“Comprendre le passé pour changer l’avenir” : Wresinski et l’Histoire

Axelle Brodiez-Dolino

p. 57-61

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Axelle Brodiez-Dolino, « “Comprendre le passé pour changer l’avenir” : Wresinski et l’Histoire », Revue Quart Monde, 262 | 2022/2, 57-61.

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Axelle Brodiez-Dolino, « “Comprendre le passé pour changer l’avenir” : Wresinski et l’Histoire », Revue Quart Monde [En ligne], 262 | 2022/2, mis en ligne le 01 décembre 2022, consulté le 13 décembre 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/10697

Les plus pauvres ne surgissent pas de nulle part. Ils ne sont pas « tombés » dans la grande pauvreté, mais la subissent de génération en génération. Depuis les années 60, Joseph Wresinski et le Mouvement ATD Quart Monde font et documentent ce constat, devenu le cœur d’une recherche historique qui a pris différentes formes.

« Pour changer l’avenir », disait le père Joseph Wresinski, « il faut comprendre le passé et le présent que ce passé a engendré »1. Une tâche lente donc, qui s’est peu à peu concrétisée et approfondie au fil des trois décennies qu’il a consacrées à son association. Il est cependant impossible de distinguer ce qui doit à Wresinski en propre, et aux volontaires et alliés qui l’entouraient alors – et qui ont joué, sur ce sujet, un rôle majeur. On recourra donc préférentiellement à des citations du fondateur tout en approchant le rapport à l’histoire à l’échelle de l’association, qui l’a collectivement construit.

Années 1960 : découvrir la misère comme « héritage du passé »

Wresinski a très tôt pris conscience de l’importance de l’histoire. C’était en 1960, au camp de Noisy :

« À cette heure tardive où nous écoutions un père de famille nous parler […]. Il s’appelait Monsieur Bonavo et il nous disait : “Vous me demandez comment je suis arrivé ici, comment nous tous nous en sommes arrivés là. Mais c’est simple, nous sommes là parce que nous n’avons jamais vécu autrement. Enfant déjà, j’étais pauvre et mon père déjà n’avait plus de travail…” […].
Il nous a fait prendre conscience que la pauvreté au cœur des sociétés riches n’était pas comme un accident de parcours d’hommes et de femmes de mauvaise volonté ou de moralité douteuse. Qu’il ne s’agissait pas de cas isolés, de familles frappées comme par hasard par la maladie ou le chômage. Il nous disait, en somme, que l’Occident continuait à traîner, dans le sillage de son avancée économique, une misère ancestrale de familles abandonnées sur la route par l’industrialisation, par l’urbanisation, par la modernisation du système scolaire et de l’agriculture
 […].
C’est ce Monsieur Bonavo, dont on ne parlera jamais dans les universités, qui nous a mis et qui aura mis l’Europe sur la bonne piste. “Ne cherchez pas dans notre caractère personnel, ne cherchez pas dans notre manière de vivre aujourd’hui, mais cherchez dans notre histoire
 […]. Ce n’est qu’ainsi que vous comprendrez” »2.

Alwine de Vos, qui commence cette même année 1960 à s’engager à ATD, suit la piste. « Depuis […] 1961 », écrira-t-elle, « vérifier les origines des familles était devenu notre premier souci »3.

Cette attention se retrouve dans la recherche menée à Noisy-le-Grand par le sociologue et allié Jean Labbens, La condition sous-prolétarienne. L’héritage du passé (1965), que Wresinski a suivie de près. L’analyse porte en particulier sur les mécanismes qui conduisent à la grande pauvreté, qu’ATD ne cessera ensuite de creuser : fréquence des placements durant l’enfance et/ou croissance des enfants dans des conditions défavorables, d’où un rapport difficile à l’école, une faible formation puis un cantonnement aux métiers du bas de l’échelle sociale, difficiles, pathogènes, peu payés et peu reconnus, qui ne permettent ni d’avoir un logement stable, ni une bonne santé, ni de proposer à ses enfants de meilleures conditions que les siennes. Dès lors, la pauvreté se reproduit de génération en génération.

Cette analyse renverse quelque peu les conceptions d’alors. En cette période optimiste des « Trente glorieuses », où la prospérité économique, l’abondance des emplois, la protection sociale et la résorption de la crise du logement paraissent pouvoir venir à bout de la pauvreté, ceux qui y restent enfermés sont perçus comme des « inadaptés », des « marginaux » ou des « asociaux » ; comme englués dans une « culture de la pauvreté » (l’ouvrage de l’américain Oscar Lewis fait alors le tour du monde) ; voire se complaisant dans des vies de vices, de délits et de crimes. ATD montre au contraire « que les pauvres [ne sont] pas personnellement responsables de leur situation », qui n’est que la « [résultante] de la condition qui leur [est] faite »4 depuis des générations voire des siècles. Wresinski reprendra cette question « d’héritage » :

« Le pauvre que vous rencontrez aujourd’hui ne tombe pas de la dernière pluie, si j’ose dire. Il ne vient pas de la dernière couvée [… Il] est porteur d’un héritage, façonné par tout cet héritage […]. Son histoire remonte si loin que même les hommes qui se croient d’un sang bleu n’ont pas un sang aussi pur que lui »5.

Dès lors, les plus pauvres ne sont pas des « inadaptés » mais témoignent au contraire « d’un remarquable processus d’adaptation »6 aux contraintes que la société leur impose et dont ils aimeraient plutôt se libérer. Ce qui nourrit l’approche de l’association (un « peuple » de la misère) et appelle de nouvelles réponses politiques.

Années 1970 : remonter les fils historiques de la pauvreté

Les années 1970 sont ensuite marquées par une grande entreprise : l’écriture de « monographies de famille ». Elles s’appuient sur des années de rapports quotidiens de volontaires ; sur des entretiens avec les familles (parents, grands-parents…), choisies à la fois pour leur adhésion à ce travail, leur représentativité au regard du groupe et les informations dont on peut disposer sur elles ; enfin, sur le recours à diverses sources écrites, notamment administratives et généalogiques. Les premières sont publiées en 19727. ATD Quart Monde a longtemps hésité à les rendre publiques : car l’histoire d’une famille « lui appartient »8. Puis finalement, l’espoir (de l’association, mais aussi des familles) que leur « lecture change quelque chose dans notre vision des hommes comme dans nos engagements concrets envers les plus défavorisés »9 l’a emporté.

Elles constituent aujourd’hui encore un matériau triplement remarquable. D’une part, car en ce début des années 1970, les historiens commencent à peine à travailler sur la pauvreté ; elles sont donc novatrices. D’autre part, car ces historiens travailleront avant tout sur les périodes médiévales, modernes et sur le 19e siècle, alors qu’ATD tire jusqu’à aujourd’hui le fil de l’histoire. Enfin, car les volontaires, par les liens de confiance tissés sur la durée, ont accès à des données et des explications inaccessibles au chercheur. Deux grandes monographies seront en particulier remarquables, écrites par une alliée du Mouvement, Anne-Marie Rabier – dont le mari, Jacques-René, fut longtemps chef de cabinet de Jean Monnet et est alors directeur de la Division de l’Information à la Commission des Communautés européennes – : en 1977, Soleil interdit, qui remonte jusqu’en 173010 ; en 1983, Colporteur et taupier, qui remonte jusqu’en 1760 et cette fois des deux côtés de l’arbre généalogique11.

En disséquant finement les mécanismes qui conduisent les individus au défaut d’éducation, de travail, de logement et de santé, et en accumulant les « cas » pour montrer précisément qu’ils n’en sont pas, elles démontrent elles aussi, cette fois non par la sociologie mais par l’histoire, que la grande pauvreté n’est alors ni récente ni accidentelle, mais puise aux tréfonds d’histoires familiales qui n’ont jamais trouvé le moyen de briser le « cercle vicieux » de la reproduction générationnelle. Le Quart Monde que rencontre ATD dans les taudis, bidonvilles et autres cités d’urgence n’est pas tombé dans la pauvreté : aussi loin qu’on remonte, il n’en est jamais sorti. Au 19e siècle déjà, ses ancêtres comptaient parmi les plus démunis des travailleurs industriels et agricoles - non le prolétariat marxiste, mais le « sous-prolétariat », « déjà déconsidéré parce que trop misérable pour collaborer efficacement à la cause ouvrière »12. Trop peu formé, de trop faible condition physique pour rattraper en marche le progrès de la condition ouvrière, il est resté au bas de l’échelle sociale. Pour certains, la condition puise plus loin encore : au menu peuple, aux journaliers agricoles, aux colporteurs voire aux mendiants d’Ancien régime qu’on retrouve partout en Europe.

Pour nourrir son approche, ATD Quart Monde s’attache la coopération de nouveaux (et futurs grands) historiens : ainsi Pierre Chaunu, Arlette Farge, Michel Mollat du Jourdin ou encore Bronislaw Geremek.

Années 1980 : donner à comprendre cette histoire

Le dernier temps, celui des années 1980, consiste d’abord à vérifier ailleurs ces mécanismes. Les monographies s’élargissent à d’autres lieux de France et d’autres pays : la Belgique de Willy à Liège13, les Suisses sans nom14, le Royaume-Uni de Pauline15 ou le Québec de Kolette16 sont de ces tentatives qui remontent certes moins loin dans le temps, mais montrent que la grande pauvreté et ses mécanismes n’ont pas de frontières.

Le contexte change aussi radicalement. Aux Trente glorieuses succèdent la crise économique, le chômage de masse et la précarité croissante de l’emploi ; et avec eux, la préoccupation médiatique et politique pour les « nouveaux pauvres ». Faut-il dès lors rejeter ces derniers de l’analyse, ou au contraire leur faire une place ? La seconde option sera finalement retenue : comme l’ont montré les monographies, la grande pauvreté n’est historiquement pas un milieu clos et figé (bien qu’en existe un môle durable), mais constamment vivifié d’entrées et sorties. À la misère d’Ancien régime s’était jointe au 19e siècle celle de l’industrialisation. Se sont ensuite greffés les exclus de la modernisation17. Arrivent désormais les victimes de la crise, de la mondialisation et de la contraction des emplois. Certains d’ailleurs, « les plus vulnérables, retrouvent parfois là leur milieu d’origine, d’où ils n’étaient qu’à peine sortis sans avoir pu se constituer la sécurité d’un minimum de réserves matérielles et culturelles »18. D’où aussi la fameuse définition que pose Wresinski dans son rapport au Conseil économique et social en 1987, à la fois historique et transhistorique :

« La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. […]. Elle conduit le plus souvent à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence, qu’elle tend à se prolonger dans le temps et devient persistante… ».

Cette période est enfin celle de la théorisation des fonctions de l’histoire. Si elle permet aux volontaires de mieux comprendre les familles, elle permet surtout aux familles de se connaître elles-mêmes, en une forme de droit au savoir sur soi19. Connaître son histoire permet en effet de se réinscrire dans un passé, une lignée et une généalogie ; de mettre des mots sur des maux ; puis, dans une visée émancipatrice, de se libérer de la misère. Mais l’histoire permet aussi à la société de changer de regard, de mieux « comprendre les sources de l’exclusion sociale contemporaine, exclusion qui traîne encore dans nos comportements, nos idées et même nos lois »20. Il s’agit donc tout à la fois de « redonner l’histoire aux pauvres, mais aussi l’histoire des plus pauvres à la société » pour que celle-ci « ne recommence pas les erreurs qu’elle a commises »21. D’où le grand appel de Wresinski aux historiens, en 1983 :

« Nous ne sommes pas des chercheurs, nous sommes des volontaires […] et le danger qui nous guette est de faire de la pseudoscience historique. Il serait très grave que nous nous enfermions et que nous enfermions les sous-prolétaires dans une histoire mal décodée […]. Nous avons la responsabilité, en rendant l’histoire à la population, de lui rendre l’histoire authentique, de façon à ce qu’elle ne se bâtisse pas sur de l’à peu près historique. On ne bâtit pas un avenir sur des fables. Je demande le concours de ceux qui sont des scientifiques de l’histoire, je le leur demande réellement avec beaucoup de chaleur et d’insistance. La population a besoin d’eux pour que nous ne la trompions pas »22.

Toute histoire suppose cependant des sources. Or celle de la pauvreté est souvent biaisée car les pauvres n’écrivent pas, mais « sont écrits » - par les archives de la justice, de la police, des assistances privées et publiques. Ce n’est donc pas, disait Wresinski, leur « histoire propre authentique »23. Et quand ils écrivent, leurs traces ne sont souvent pas conservées. En réponse, et pour éviter plus largement qu’ils ne deviennent des oubliés de l’histoire, ATD Quart Monde a patiemment constitué, du vivant de Wresinski et toujours depuis, un très vaste corpus de sources, extrêmement diverses par leur nature, leurs auteurs et leur origine géographique, pour tenter de redonner aux plus pauvres, directement ou presque, la parole – et en tous cas, en conserver la trace. D’où la construction du Centre d’histoire et de mémoire de Baillet-en-France, lieu exceptionnel qui mérite pleinement d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

1 Joseph Wresinski, « Une histoire précieuse et révélatrice », L’Afrique au quotidien. Cahier 1, 1982, republié ensuite dans Revue Quart Monde, n° 125

2 Ibid.

3 Alwine de Vos van Steenwijk, La provocation sous-prolétarienne. Pour une société sélective, Pierrelaye, Éd. Science et Service, 1972, p. 93.

4 Francine de la Gorce, Un peuple se lève, 1963-1968, Paris, Éd. Quart Monde, 1995, p. 138.

5 Père Joseph Wresinski, « Réunion avec les volontaires et un groupe de bénévoles d’une paroisse catholique de Versailles venus pour un chantier de

6 Jean Labbens, « Conflits culturels entre les populations inadaptées et l’ensemble de la ville », dans Aide à Toute Détresse, Familles inadaptées et

7 Igloos, n° 69-70, « Pour une politique de la police », automne 1972.

8 Igloos, n° 80, « Un quart de siècle avec un groupe familial », 1er trim. 1974, p. 14.

9 Ibid., p. 14.

10 Igloos, n° 96 « Soleil interdit », 2nd semestre 1977.

11 Igloos, n° 116 « Colporteur et taupier », 1er trimestre 1983.

12 A-ATDQM, 1C5-1, Note sur « Le centre de promotion sociale de Noisy-le-Grand », 1968.

13 Igloos, n° 103-104 « Il a grandi tous les jours », 1er trimestre 1979.

14 Hélène Beyeler-Von Burg, Des Suisses sans nom. Les heimatlose d’aujourd’hui, Pierrelaye, Éd. Science et Service, 1984.

15 Pauline, Families of Courage, ATD Fourth World, 1984.

16 Kolette Turquot et Lucien Duquesne, Kolette, Paris, Éd. Science et Service Quart Monde, 1987.

17 Joseph Wresinski, « Le Quart Monde dans le monde actuel », Communication à l’Académie des sciences morales et politiques, juin 1983.

18 Ibid.

19 « Il n’est pas juste que vous en sachiez plus que nous sur nous-mêmes », disent-elles (Ibid.).

20 Père Joseph Wresinski, Éditorial, Igloos n° 117, « Le procès des pauvres dans l’histoire », mai 1983.

21 Joseph Wresinski, « Le Quart Monde, partenaire de l’histoire », Dossiers et documents de la Revue Quart Monde, n° 1, 1988.

22 Joseph Wresinski, « Le Quart Monde dans le monde actuel », op. cit.

23 Ibid.

1 Joseph Wresinski, « Une histoire précieuse et révélatrice », L’Afrique au quotidien. Cahier 1, 1982, republié ensuite dans Revue Quart Monde, n° 125, 1987‑4. https://www.revue-quartmonde.org/4330

2 Ibid.

3 Alwine de Vos van Steenwijk, La provocation sous-prolétarienne. Pour une société sélective, Pierrelaye, Éd. Science et Service, 1972, p. 93.

4 Francine de la Gorce, Un peuple se lève, 1963-1968, Paris, Éd. Quart Monde, 1995, p. 138.

5 Père Joseph Wresinski, « Réunion avec les volontaires et un groupe de bénévoles d’une paroisse catholique de Versailles venus pour un chantier de week-end », septembre 1965, dans Écrits et paroles aux volontaires. Tome 1, op. cit., p. 340.

6 Jean Labbens, « Conflits culturels entre les populations inadaptées et l’ensemble de la ville », dans Aide à Toute Détresse, Familles inadaptées et relations humaines, 1961, p. 43.

7 Igloos, n° 69-70, « Pour une politique de la police », automne 1972.

8 Igloos, n° 80, « Un quart de siècle avec un groupe familial », 1er trim. 1974, p. 14.

9 Ibid., p. 14.

10 Igloos, n° 96 « Soleil interdit », 2nd semestre 1977.

11 Igloos, n° 116 « Colporteur et taupier », 1er trimestre 1983.

12 A-ATDQM, 1C5-1, Note sur « Le centre de promotion sociale de Noisy-le-Grand », 1968.

13 Igloos, n° 103-104 « Il a grandi tous les jours », 1er trimestre 1979.

14 Hélène Beyeler-Von Burg, Des Suisses sans nom. Les heimatlose d’aujourd’hui, Pierrelaye, Éd. Science et Service, 1984.

15 Pauline, Families of Courage, ATD Fourth World, 1984.

16 Kolette Turquot et Lucien Duquesne, Kolette, Paris, Éd. Science et Service Quart Monde, 1987.

17 Joseph Wresinski, « Le Quart Monde dans le monde actuel », Communication à l’Académie des sciences morales et politiques, juin 1983.

18 Ibid.

19 « Il n’est pas juste que vous en sachiez plus que nous sur nous-mêmes », disent-elles (Ibid.).

20 Père Joseph Wresinski, Éditorial, Igloos n° 117, « Le procès des pauvres dans l’histoire », mai 1983.

21 Joseph Wresinski, « Le Quart Monde, partenaire de l’histoire », Dossiers et documents de la Revue Quart Monde, n° 1, 1988.

22 Joseph Wresinski, « Le Quart Monde dans le monde actuel », op. cit.

23 Ibid.

Axelle Brodiez-Dolino

Axelle Brodiez-Dolino est historienne au CNRS à Marseille, Centre Norbert Elias ; elle travaille sur l’histoire de la lutte contre la pauvreté-précarité au 20e siècle, en particulier en France.

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