Portugal, des enfants jouent dans les décombres (A Capital 21/4/98) :
Le quartier clandestin du Alto de Santa Catarina à Cruz Quebrada a été démoli, mais la mairie d'Oeiras n'a pas enlevé les décombres. « C'est un danger pour les enfants qui jouent au milieu des baraques éventrées, en plus, des ordures viennent d'ailleurs. La ferraille est un vrai danger pour les enfants. Le relogement est fait par petits bouts. Au lieu de démolir toute une rue, ils préfèrent démolir une maison ici et trois maisons plus loin, et nous, qui vivons déjà au milieu de toute cette misère, restons entourés de cochonneries » dit un habitant du quartier. « Que pouvons-nous faire pour empêcher les enfants d'y jouer ? » dit une mère de deux enfants Sandra Barbosa.
Portugal, un taudis cache des Roumains dans la misère (Correio da Manha 5/4/98) :
Des dizaines de Roumains vivent dans des conditions inhumaines à l’intérieur d’un taudis à Poço do Bispo, Lisboas et cela depuis des années. Ils gagnent moins que le salaire minimum. Ils ont demandé à la mairie une maison où habiter, mais le responsable leur a dit qu’ils n’avaient droit à rien. Leur taudis doit être démoli à cause de l’Expo 98 et ils vont devoir vivre sous les ponts. Ioan Bus a 35 ans et vit avec Ana Cristina. Ils ont un enfant de 3 ans et n’ont pas le strict minimum pour vivre. Ioan a quitté son travail pour pouvoir rester chez lui afin d’éviter de retrouver sa maison par terre en rentrant.
Portugal, le gouvernement veut préparer une école pour tous (Correio da Manha 12/4/98) :
Le Portugal est encore aujourd'hui le pays européen où l'on trouve les plus bas niveaux d'instruction de la population adulte. Le gouvernement veut donner une grande priorité à l'éducation et à la formation à l'éducation de base particulièrement Il présente un document d'orientation appelé « Education, intégration et citoyenneté » Le ministère s'engage à construire « une école pour tous, démocratique », fortement performante dans la sphère de l'action pédagogique et capable d'associer un travail systématique contre les facteurs d'exclusion.
France, l'exclusion provoque la mort d'un enfant (La Croix 21/4/98)
Sans logement stable depuis un an, une famille du Bas-Rhin avait été provisoirement installée sur un chantier. Un enfant de deux ans y a trouvé la mort en se noyant dans un trou d'eau. Les parents portent plainte pour homicide involontaire. (...) Les Yéniches, inquiètent, dérangent. Une dizaine de villages dans la région du Bas Rhin ont refusé toute solution de relogement. Il reste une famille sur un chantier, ici, mais ailleurs également. Il y a deux mois à Trappes un enfant aussi est mort, sa famille avait été provisoirement installée dans une caravane, qui, une nuit, a pris feu.
France, constat de misère pour la justice des mineurs (Libération 17/4/98) :
« Il est dramatique de constater que souvent les mineurs condamnés à être suivis par un éducateur ne voient ces mesures prendre effet que six mois à un an plus tard, faute de moyens » indiquent les auteurs dans leur rapport sur « La prévention et le traitement de la délinquance des mineurs » remis à Lionel Jospin. Ils demandent la création immédiate de lieux d'accueil. Ils réclament aussi la mise en place « immédiate » de parquets spécialisés pour les mineurs dans les tribunaux et l'augmentation du nombre de juges des enfants. En prison, les rapporteurs ont rencontré des gamins « souvent illettrés, qui ont connu des situations de violences familiales, qui n'ont jamais vu un médecin ni un dentiste. Il faut donc des conditions de détention dignes et propices à un réel suivi éducatif ».
France, maman, papa et le procureur (Nouvelle République 24/3/98) :
Un retard de cinq mois pour des vaccinations obligatoires et une hygiène jugée « déplorable » sont les manquements reprochés à Maurice et Marie-Madeleine, parents soupçonnés de s'être soustraits à leurs obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité et l'éducation de leurs enfants. Depuis le printemps 1997, plusieurs autres mamans ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel de Poitiers sur la base de l'article 227-17 du code pénal. Un texte qui punit de deux ans d'emprisonnement et de 200 000 F d'amende les pères ou mères qui faillissent à leurs devoirs légaux. Trois de ces mamans, Latifa, Marie et Marie-Claire répondaient de l'absentéisme scolaire de leurs enfants. Une maman qui n'a pas pu, ou su, faire reprendre le chemin de l'école à son garçonnet a finalement été condamnée à deux mois de prison avec sursis probatoire en février.
Belgique, une semaine sans toit pour cinq enfants (Le Soir 26/3/98) :
Waldemar et Janina, réfugiés polonais, ainsi que leurs cinq enfants ont été mis à la porte de leur logement anderlechtois. Depuis lors, ils vivent à la gare du Nord. Hier mercredi, le Centre d'information de la Région bruxelloise a prévenu le Syndicat des locataires, et donc José Garcia, de la situation de cette famille. Le CPAS d'Anderlecht n'avait pas encore accepté de leur octroyer un minimex. Les CPAS, il faut le savoir, ont beaucoup de pouvoir en la matière. Il n'est pas normal que des familles doivent coucher à la gare, il est inconcevable que personne ne s'en sente responsable. Et, comme l'exprime José Garcia, il faudrait que l'on supprime au plus vite les expulsions sans relogement, comme le Parlement européen l'avait souhaité il y a quinze ans déjà. En attendant, il faudrait au moins qu'un jugement ne puisse être exécutoire s'il y a appel.
Italie, les enfants perdus de Catane (Panorama 26/3/98)
Ils habitent des quartiers indignes de l'humanité, sans hygiène, sans un espace vert, sans la moindre boutique. « Leurs familles sont exposées à la mort et au crime, et ainsi leurs enfants deviennent la proie de la délinquance, de la maffia » écrit le président du Tribunal des mineurs. A Librino, sur 50 000 habitants 30 000 ont squatté leur logement. (...) « Nous n'avons jamais eu d'enfance nous autres, la peur nous a fait grandir tout de suite » dit Roberto. « La vraie nouveauté de ces derniers temps s'appelle « délinquance mixte » des adultes et des enfants très jeunes qui « travaillent » ensemble » indique Angela Risi, nouveau chef du Bureau des mineurs à la préfecture de police. (...) Selon une enquête du centre de premier accueil pour ces jeunes 10% des parents de ces jeunes sont analphabètes, et dans la moitié des cas, ces jeunes ont un repris de justice parmi leur parenté. Le directeur de la prison pour mineurs de Acereale dit : « Les mineurs impliqués dans des crimes maffieux sont de plus en plus nombreux, il y a une pression terrible qui pèse sur eux et la prison ne peut éduquer si ces gosses retournent ensuite dans cet enfer. Dans cette prison, j'ai eu les pères de ces gosses et j'aurai peut-être leurs fils... ».
Espagne, condamnation pour une mère sans toit (El Pais 24/3/98) :
Une mère sans toit et ayant à sa charge une fille de 9 ans a occupé sans titre une maison destinée à la démolition Le premier juge saisi de l'affaire l'acquitta. Il admit qu'elle avait agi par « état de nécessité », n'ayant pas trouvé d'autres solutions. Le procureur approuva. Mais en appel, elle fut condamnée à quitter les lieux et à payer une amende de 9000 pesetas.
Grande-Bretagne, une prison spéciale pour les mineurs délinquants (Le Parisien 5/4/98)
Cette première prison pour enfants, réservée aux jeunes de 12 à 14 ans condamnés à de lourdes peines va ouvrir ses portes en Angleterre, dans le Kent. Elle est gérée par une compagnie privée, les 40 enfants vont s'installer dans des locaux flambant neuf. Chaque chambre individuelle aura douche et toilettes. (...) Les détenus feront eux-mêmes leur cuisine. Le gymnase permettra la pratique de tous les sports. Ce sont surtout les salles de classe, où ils travailleront par groupe de cinq, qui ont coûté le plus cher, à cause des ordinateurs personnels mis à leur disposition. Chaque enfant aura son tuteur personnel qui suivra ses progrès. Quatre autres « centres de formation sous surveillance » devraient être construits.
Luxembourg, le nombre de jeunes prisonniers augmente (Luxemburger Wort 25/3/98) :
Le délégué de la magistrature attire l'attention dans son rapport annuel sur le surpeuplement de la prison de Schrassig et sur l'augmentation considérable du nombre des mineurs emprisonnés. Durant ces derniers mois, le nombre des mineurs emprisonnés dans la « section disciplinaire » à Schrassig a littéralement explosé. A cause du manque de personnel et de l'infrastructure inadaptée, le pénitencier est incapable de prendre convenablement en charge ces jeunes délinquants. Ils quitteraient le pénitencier dans un état de déséquilibre psychologique pire qu'à leur arrivée. L'âge moyen de ces mineurs a constamment baissé. Ces mineurs passent la plus grande partie de leur temps en isolation et n'ont pas la possibilité de travailler ou de se former, la plupart sont d'âge scolaire. Les dernières statistiques montrent que 49 % de ces jeunes retournent à Schrassig quand ils sont devenus majeurs. Leur réinsertion dans la société après un séjour en prison est un échec.