Louis-Julien Petit. Les Invisibles

Film, France, 2018

Marie-Hélène Dacos-Burgues

p. 51-52

Référence(s) :

Louis-Julien Petit, France, film, 2018, avec Audrey Lamy, Corinne Masiéro, Deborah Lukumuena, Pablo Pauly, Sarah Suco

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Référence papier

Marie-Hélène Dacos-Burgues, « Louis-Julien Petit. Les Invisibles », Revue Quart Monde, 249 | 2019/1, 51-52.

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Marie-Hélène Dacos-Burgues, « Louis-Julien Petit. Les Invisibles », Revue Quart Monde [En ligne], 249 | 2019/1, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7947

En 2012, nous n’avions pas rendu compte de la prestation exceptionnelle de Corine Masiéro, dans le rôle de Louise Wimmer du film1 éponyme, où elle jouait une personne vivant dans sa voiture, avec beaucoup de vérité. Ce n’est pas que le film ne nous ait pas fortement impressionnés mais les calendriers en avaient décidé autrement. Puis, en 2015, pour la Revue Quart Monde, dans le cadre de notre dossier sur le cinéma, Caroline Glorion l’avait interviewée2. Attachante, parlant sans fausse honte, elle s’y montrait proche des petites gens. Elle n’a pas changé.

Le film de 2018 lui permet d’interpréter un rôle de l’autre côté de la barrière. Assistante sociale chargée d’aider les femmes à la rue, elle dirige un centre d’accueil de jour, qui porte bien son nom : l’Envol. Elle est prise dans des contradictions impossibles à résoudre. Le film est fait avec des actrices professionnelles et des femmes réellement à la rue. On assiste à de nombreuses scènes du quotidien, à des ateliers pour remettre ces femmes au travail, à des séances de mise en forme diverses, à des entraînements au jeu théâtral pour se mettre dans le rôle de la demandeuse d’emploi qui aura le plus de chance de convaincre. Le film est au plus juste des situations, mais aussi plein de surprises. Il est « brûlant » de vérité, de vivacité. Chaque scène est nouvelle et riche d’enseignement pour qui ne connaît pas ce milieu. Les diverses séquences provoquent souvent les éclats de rire des spectateurs dans la salle. Corine Masiéro, bien secondée par Audrey Lamy et toutes les femmes présentes (quelques hommes aussi apportent leur concours !), est tout à fait convaincante en chef de structure… Elle parle du film en ces termes dans son interview à Télérama, du 02/01/2019 : « Ce qu’il y a de beau dans Les Invisibles, c’est que ces gonzesses — et la plupart ne sont pas actrices — s’en sortent. Si le centre d’accueil que je dirige échoue, elles en partent fièrement, choisissent elles-mêmes où elles iront. Elles ont retrouvé leur libre arbitre, elles ne subissent plus. Ce sont des résilientes ».

1 Film de Cyril Mennegun, France, 2012, 80 minutes.

2 Revue Quart Monde, nº 234, « Silence, on tourne ! », juin 2015.

1 Film de Cyril Mennegun, France, 2012, 80 minutes.

2 Revue Quart Monde, nº 234, « Silence, on tourne ! », juin 2015.

Marie-Hélène Dacos-Burgues

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