April et sa petite sœur Cheryl se voient placées très jeunes dans divers foyers d’accueil parce que leurs parents métis souffrent d’alcoolisme et sont incapables, dit-on, de subvenir aux besoins de leurs enfants. Peu à peu ils perdront de vue leurs filles.
C’est April qui raconte sa vie dans plusieurs familles d’accueil, dont une l’a fait beaucoup souffrir. Elle y affrontera le rejet et même la haine, la misère, surtout l’exclusion liée à beaucoup de préjugés. Elle les vivra quotidiennement, toutefois avec de l’humour et en prenant du recul. Elle relate aussi, de manière poignante, la recherche désespérée de ses vrais parents, et sa honte quand elle voit dans quelles conditions ils vivent.
Ce récit évoque d’une manière assez rude, et réaliste, la situation des métis dans une province du Canada, le mépris dont ils font l’objet. Ce mépris a beaucoup marqué l’enfance d’April : ainsi parle-t-elle, avec beaucoup de sincérité, de son aspiration à être une blanche. Sa sœur, quant à elle, recueillie dans une famille où l’on respectait la culture amérindienne, n’a pas honte de ses origines et se dévoue plus tard à la cause des métis, jusqu’à y perdre la vie.
A travers cette histoire quasi autobiographique - l’auteur, amérindienne, est, elle aussi, placée à l’âge de trois ans - se dessine la recherche par le peuple des métis de son identité et de sa place dans le pays. Par ce biais, Béatrice Culleton conduit les lecteurs de Le sentier intérieur à saisir l’importance pour un être humain de savoir qui il est et d’être fier de ses origines.