Le gouvernement belge aura donc choisi le 12 décembre, surlendemain de la journée internationale des Droits de l’Homme, pour décider qu’en matière de droit au minimum des moyens d’existence, tous les hommes ne seront plus égaux.
Le droit d’avoir les moyens de vivre une vie conforme à la dignité humaine ne sera désormais un droit que pour tous ceux qui vivent en Belgique depuis cinq années au moins avant leur demande d’aide. Pour les autres, tant pis !
Le gouvernement affirme avoir pris cette mesure dans un souci de mettre les uns et les autres sur pied d’égalité. De fait, la Cour Européenne de Justice avait à plusieurs reprises condamné l’Etat Belge à payer le minimex à des ressortissants de la CEE, considérant ledit minimex comme un dérivé de la Sécurité Sociale.
Le gouvernement belge contourne la difficulté en égalisant les situations par le bas.
Qui ne voit qu’il s’agit ici de se protéger de soi-disant vagues de réfugiés qui envahiraient notre beau pays ?
Lesquels réfugiés seraient, selon certains, les principaux responsables du déséquilibre des finances publiques, de l’accroissement des demandes d’aide sociale… le chômage n’y est pour rien, pas plus que la baisse continue du pouvoir d’achat des familles…
Rappelons que la question des réfugiés qui est mondiale n’atteint l’Occident et notre pays que de manière marginale.
Que les pays d’Occident accueillent environ 5 % des réfugiés du monde.
Que les principaux pays d’accueil sont les pays du Tiers Monde, qui n’ont souvent déjà pas les moyens de faire face à leur propre développement.
Que représentent nos 300 réfugiés du Petit Château, par rapport d’une part à notre PNB, d’autre part aux millions de réfugiés qu’accueillent le Mexique, le Pakistan, la Thaïlande... ?
En fait, partout dans le monde, ce sont presque toujours les pauvres qui accueillent plus pauvres qu’eux, depuis la famille sous-prolétaire de Molenbeek ouvrant son toit à un couple sans abri, jusqu’aux pays d’Afrique recueillant des milliers de personnes déplacées.