2014, Bruxelles1.
Faire quelque chose…
Ce 17 octobre, j’ai retrouvé l’adresse de Josiane, que j’ai connue il y a vingt ans, dans un quartier pauvre de la périphérie de Bruxelles, et je décide de lui rendre visite.
Quelle joie de se retrouver après ces années !
Nous parlons du mouvement, elle me dit :
« Le père Joseph nous manque, c’est lui qui nous a réunis, avec toutes les choses, avec le Quart Monde. »
Et puis elle me parle des changements, de l’Église où elle ne va plus.
« C’est plus comme avant, me confie-t-elle. Mais je continue à aller à Wavreumont une fois par an ».
Quarante ans que Josiane y va ! Elle n’a jamais manqué. Elle est la plus ancienne, avec la religieuse qui a initié ces week-ends annuels de prière dans un monastère.
Un week-end de prière, de silence, d’enseignement par les moines.
Josiane m’en parle :
« J’aime bien aller à Wavreumont. La prière des moines, ça donne la paix. On a besoin de poèmes dans notre cœur. »
Le corps usé, Josiane me dit qu’elle ne va plus aux rencontres du Mouvement.
Elle me dit qu’elle a commencé à travailler à douze ans, son frère à huit… dans les charbonnages.
Elle n’est jamais allée à l’école, n’a pas pu apprendre la lecture et l’écriture.
Et puis elle ajoute :
« On a encore une petite vie, Monique, il faut en profiter ! »
Et elle me raconte qu’elle s’occupe d’une petite dame très pauvre de son quartier, qui élève quarante pigeons dans un tout petit appartement.
En la quittant ce jour-là, je repense aux mots du père Joseph :
« Les plus pauvres, experts en fraternité… »