Belgique : Quand l’esthétique soigne l’être1
Après plusieurs mois à fréquenter le centre Estim’Emoi, cette femme témoigne : « Je me sens revivre. Petit à petit, je retrouve ma dignité et ma féminité. » Ces quelques mots résument le concept propre à ce lieu. Il est ouvert à toutes les personnes qui, du fait des accidents de la vie, ont développé une image négative d’elles-mêmes. Certaines ont perdu leur travail, d’autres souffrent de la solitude, d’autres encore traversent un cancer, etc. Ils et elles ont en commun de vivre un épisode difficile pendant lequel le malaise, interne, peut se lire sur les visages. Dans cette mauvaise passe, s’ajoute souvent une difficulté financière qui rend la visite chez le coiffeur et la manucure plus compliquée.
Ouvert il y a presque un an à Namur, sur l’impulsion de la mutuelle Solidaris, le centre Estim’Emoi propose des soins à tarifs réduits, plus largement que le soin du visage, des cheveux ou du corps. Florence Slachmuylders, l’une des intervenantes, explique : « Tout le monde a envie de se sentir beau, pas seulement à l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. » Ceux qui franchissent la porte du n° 2 de la rue Julie Billiart à Namur pour la première fois peuvent se voir proposer, à l’issue d’un premier rendez-vous, un package de soins et d’accompagnement qui leur convient personnellement. Pour répondre à cette attente, trois personnes se relaient et se complètent : une thérapeute, une, esthéticienne et une coiffeuse.
La thérapeute Florence Slachmuylders raconte par exemple : « À un ou une malade du cancer, nous proposerons de nettoyer sa peau pour lui permettre de la réhydrater. Nous l’accompagnerons par un coaching de vie, ce qui l’aidera à avoir un autre regard sur elle-même. Quelques exercices de sophrologie pourront la soulager dans l’attente des résultats médicaux. Mais encore, nous pourrons poser un peu de vernis sur ses ongles pour donner de la couleur à sa vie. » L’intervenante insiste sur le fait que « tant que le mal-être persiste à l’intérieur, les choses ne s’arrangent pas. » Le centre Estim’Emoi travaille donc sur une certaine durée, en fonction des besoins de chacun. Les soins extérieurs contribuent à faire changer la perception de soi en profondeur. L’ambiance qui règne au sein de ce centre y participe : « Chez nous, les gens se sentent à l’aise, ils ne sont pas jugés » poursuit la thérapeute.
Dix mois après l’ouverture, Estim’ Emoi continue à se faire connaître auprès des structures sociales de la région namuroise. Florence Slachmuylders a notamment rencontré les représentants du Forem, ceux des Restos du cœur, mais aussi les centres de santé mentale. Pour ces institutions, il est important de mettre un visage sur l’offre qui est faite aux bénéficiaires pour qu’ils sachent à qui ils peuvent s’adresser pour prendre soin d’eux et gagner en estime personnelle.
ONU : Égalite des sexes2
Où en est l’égalité des sexes dans le monde ? Voilà la question à laquelle tente de répondre le dernier rapport d’ONU Femmes publié mi-février 2018. Un état des lieux peu optimiste, qui tend à démontrer que seule l’amélioration des droits des femmes permettra de combattre pauvreté, violences et conflits, discriminations jusqu’au réchauffement climatique.
[…] En septembre 2015, ONU Femmes adoptait le Programme à l’horizon 2030, programme ratifié par les 193 États membres des Nations Unies. Décliné en 17 objectifs de développement durable (ODD), 169 cibles et 232 indicateurs, cette feuille de route entend relever un large éventail de défis internationaux : l’éradication de la pauvreté, la réduction des multiples inégalités inter sectionnelles, la lutte contre les changements climatiques, la fin des conflits et le maintien de la paix.
[…] En résumé, ces dix-sept objectifs fixés dépendent d’un seul, l’objectif numéro 5, qui se concentre sur l’égalité et l’autonomisation des femmes, car celles-ci font partie intégrante de tous les aspects d’un développement inclusif et durable.
S’appuyant sur des preuves et des données concrètes, ce rapport met en évidence l’omniprésence généralisée des discriminations à l’encontre des femmes et des filles. Selon le rapport ONU Femmes, chaque année, les pratiques telles que le mariage précoce privent de leur enfance 15 millions de filles de moins de 18 ans. Selon les données provenant de 87 pays, 20 % des femmes de moins de 50 ans et des filles ont subi des violences physiques et/ou sexuelles infligées par un partenaire intime au cours des 12 derniers mois.
Au niveau mondial, seulement 63 % des femmes de 25 à 54 ans font partie de la population active, contre 94 % des hommes de la même tranche d’âge. Le taux de participation des femmes n’a guère augmenté ces 20 dernières années, sauf en Amérique latine et aux Caraïbes, où il est passé de 57 à 68 %. Dans les régions de l’Asie centrale et australe, le taux a chuté à 37 %.
Dans le monde entier, les femmes accomplissent la grande majorité des travaux non payés, y compris la garde et le soin des enfants, la préparation des repas, le nettoyage et les travaux agricoles. Ces tâches non rémunérées, essentielles au fonctionnement des ménages et des économies, sont moins valorisées que le travail rémunéré […] En Argentine, le travail non rémunéré des femmes représente 7 % du PIB (Produit intérieur brut), 63 % en Tanzanie.