Jean-Marie Harribey, Christiane Marty (Coord.), Faut-il un revenu universel ?

Les économistes atterrés et la Fondation Copernic, Éd. de l’Atelier, 2017, 143 pages

Jean-Pierre Touchard

p. 61

Bibliographical reference

Jean-Marie Harribey et Christiane Marty (Coord.). Faut-il un revenu universel ? Les économistes atterrés et la Fondation Copernic, Éd. de l’Atelier, 2017, 143 pages

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Bibliographical reference

Jean-Pierre Touchard, « Jean-Marie Harribey, Christiane Marty (Coord.), Faut-il un revenu universel ? », Revue Quart Monde, 246 | 2018/2, 61.

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Jean-Pierre Touchard, « Jean-Marie Harribey, Christiane Marty (Coord.), Faut-il un revenu universel ? », Revue Quart Monde [Online], 246 | 2018/2, Online since 01 December 2018, connection on 14 October 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7236

Qu’il se traduise par « revenu universel d’existence », « allocation universelle », « revenu de base » ou « de citoyenneté », le revenu universel demeure l’objet de nombreux débats, quelles que soient les orientations politiques. En effet, sa mise en œuvre « universelle » interpelle aussi bien les questions de la solidarité publique, de la persistance du chômage, des inégalités croissantes, du maintien d’une grande partie de la population dans un état de pauvreté face à l’extrême richesse d’une partie de la société, que de la place du travail. Son adoption serait-elle à même de répondre à ces problèmes ?

La première partie du livre décrit les différents projets. Sont également développées les raisons de l’engouement actuel pour le revenu universel qui serait ainsi présenté comme une réponse aux défaillances du système de protection sociale, incapable de lutter contre la remontée des inégalités et de la pauvreté, contre la précarisation des emplois, la hausse du chômage, la stagnation des salaires et l’inefficacité de certains minima sociaux…

La deuxième partie de l’ouvrage, la plus fournie, développe les critiques et les raisons de ne pas croire au bien-fondé de cette mesure. En premier lieu, les auteurs soulignent qu’elle constitue un déni de la place du travail dans la société, place aujourd’hui contestée qui « s’explique par le peu de considération accordée aux travailleurs », la critique majeure étant « d’oublier ou de nier que le travail constitue toujours un facteur d’intégration dans la société. »

Une troisième partie est sans doute la plus intéressante, où les auteurs prennent le parti de relancer et de défendre un projet de société, en réaffirmant les solidarités afin d’assurer à chacun un revenu minimum décent, par progression des minima sociaux, et de restaurer le principe de notre constitution : un « droit à l’emploi pour chacun ».

Le débat sur le revenu universel a au moins le mérite « de poser la question de la société que nous voulons ».

Jean-Pierre Touchard

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