Pour éclairer le thème, une chanson enregistrée et parfois un clip.
Travail
Un homme debout de Claudio Capéo, grand succès actuel de la chanson française, a introduit la problématique. Fut évoquée ensuite la question du travail, grâce à l’écoute du beau texte et de la musique de Bernard Lavilliers : Les mains d’or, qui expriment le désarroi de l’ouvrier face à la fermeture de son usine : « J’voudrais… forger l’acier rouge avec mes mains d’or ». Après avoir inventorié et partagé les mots de la dignité et de son envers, l’humiliation liée à la pauvreté, au chômage, le texte s’est élaboré peu à peu. D’abord le refrain, parfois une simple phrase : « Aide-moi à me relever » (Mireille K.), puis un premier couplet sur la misère, la mendicité, les difficultés d’accès à l’emploi, par exemple :
Sans voiture, trop âgé
On est à jeter
Et pourtant on en a envoyé
Des C.V. (Monique B.)
Exil
L’écriture d’une chanson n’est pas si simple, les notions de rime et de rythme ont leur importance, il a fallu s’inspirer de modèles existants, notamment de Georges Brassens. La chanson pour l’Auvergnat demeure emblématique de l’accueil du pauvre, de l’étranger ; les questions de réfugié.e.s, de migrations, ont été au cœur de la deuxième séance. La fameuse Lili de Pierre Perret a servi de « déclencheuse » :
On la trouvait plutôt jolie Lili
Elle arrivait des Somalies Lili
Dans un bateau plein d’immigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris.
Les mots de l’exil ont été la base du second couplet, voici l’un d’eux :
D’où viens-tu ? Où as-tu grandi ?
Dans quel village, dans quel pays ?
Apprends-moi la chanson de ton enfance
Pour nous donner une chance
De devenir amis. (Martine H-H.)
Exclusion
La troisième séance a porté sur toutes les discriminations individuelles, en raison de l’âge, du sexe, de la santé, du handicap… Pour commencer, a été lu un texte de Christian Bobin sur son père, finissant sa vie dans une maison de retraite « digne de figurer au patrimoine de l’inhumanité ». Puis on a écouté une chanson de Steve Waring, intitulée Jean doucement, parlant d’un enfant trisomique dont le rythme d’apprentissage est différent de celui des autres.
Deux participantes ont écrit :
À l’école tu es trop lent
On se moque de toi tout le temps.
(Jacqueline G. et Monique M.)
Quant aux propositions de titres, elles oscillent entre douleur (Blues, Étranger à ce monde) et lueur d’espérance (Rêves de fraternité, Espoir,…). À noter l’expression verbale de la souffrance et quelquefois de la colère face aux réactions de racisme de notre société, mais le thème de la chanson qui nous réunit laisse imaginer un avenir meilleur.
Quelques parolières ont par ailleurs trouvé d’emblée un air pour accompagner le texte de leur chanson. Des compositions originales sont envisagées, bel épilogue à un atelier qui a permis une expression simple et synthétique sur le thème de la dignité parfois bafouée, toujours revendiquée.