Dans nos sociétés, à l’aube du XXIème siècle, les enfants de l’Assistance publique ne sont plus des figures aussi familières qu’en ces jours où naquit le héros de ce livre. Bois d’ébène est l’histoire d’un homme du XXème siècle, son siècle. Une vie anonyme et exemplaire, celle d’un enfant de l’Assistance mis au service de paysans meusiens. Deux ans : c’est l’âge où on leur trouvait une famille d’accueil, puis une autre, attribution d’une nouvelle « maman », pas méchante mais portée sur la bouteille et pas avare de coups quand elle avait trop bu. A sept ans, l’enfant est inscrit à l’école du village mais ne mange pas tous les jours à sa faim.
Nouvelle famille, nouveau village, nombreux enfants envoyés par l’Assistance pour augmenter le nombre de bras dans les fermes. Placés à 13 ans, sans autre choix.
Il sera un garçon de ferme comme les autres.
Mais au printemps 1914, c’est la guerre, la mobilisation générale. Un rude apprentissage de la vie. Le rêve d’une famille se réalisera auprès des soldats de Verdun. Sans savoir où aller, il suit la troupe, s’y intègre, fait les corvées - l’impression pour lui de jouer à la guerre, pourtant bien réelle.
Puis il faut oublier la guerre. Oublier l’ingrate terre lorraine aussi, retourner à la vie civile. Le pays est à reconstruire. Il va s’y atteler courageusement, d’abord à Paris puis en Provence dont il fera sa patrie d’adoption pour le reste de ses jours.
Ce livre très émouvant est une véritable leçon d’énergie, de courage et d’optimisme. Un hymne à l’indépendance et à la liberté.