182 | 2002/2Profession et pauvreté : le défi de la formation

Des professionnels confrontés à des situations de grande pauvreté explorent de nouvelles démarches pour réussir dans leurs missions. Ils ne prennent pas leur parti de l’échec. Ils cherchent à agir avec les personnes concernées : au lieu de s’enfermer avec elles dans une relation d’aide, ils soutiennent leur participation associative. Ils renouent le dialogue avec d’autres partenaires, partagent avec eux une connaissance des situations vécues, des priorités à atteindre, des solidarités à entraîner.

Rares sont ceux qui imaginent que les plus pauvres ont quelque chose à leur apprendre sur la pratique de leur métier. L’horizon actuel de la lutte contre la pauvreté est peut-être celui qui est ouvert par cette nouvelle étape à franchir : une co-formation où, moyennant un certain nombre de conditions et d’exigences, des personnes ayant l’expérience de la grande pauvreté, soutenues par une association, des professionnels et des futurs professionnels, tous volontaires, auraient le courage de prendre le temps (et le risque ?) de quitter leurs sécurités habituelles pour aller croiser leurs savoirs et leurs pratiques.

Reconstruire une réciprocité citoyenne en pratiquant une formation mutuelle pour relever ensemble le défi de l’exclusion, voilà un chemin apte à préparer une société plus démocratique fondée sur les droits de l’homme.