237 | 2016/1À hauteur d’enfant

Dans un environnement démuni, l’enfant prend connaissance de sa pauvreté en naissant. Dans son corps, dans son psychisme, dans l’ambiance de la maison, il la ressent, même s’il ne fait pas encore de comparaison avec d’autres enfants. Plus encore dès qu’il entre à l’école. Mais il n’a pas d’images et de mots pour l’accompagner dans cette expérience. Celui qui n’est pas né pauvre prend connaissance de la pauvreté par les copains d’école : il côtoie ceux qui ne peuvent payer la cantine, ceux qui ne vont pas en classe de neige ou ne peuvent avoir aux pieds des chaussures de marque, ceux dont les parents sont dénigrés,… Cet enfant-là n’a pas plus souvent accès à des images et des mots qui l’accompagneraient dans cette expérience. Dépasser ces émotions, passer de la contagion émotionnelle à l’empathie sociale est possible.